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Causes

Les facteurs qui favorisent le déclenchement et l’accentuation de la désertification résident en l’aridité du climat qui concerne près de 93 % du territoire national dont les terres parvenaient aisément, par le passé, à se régénérer même après de longs périodes de sécheresse. Or, dans les conditions actuelles, ces terres arides, si elles ne sont pas gérées de manière réfléchie, tendent désormais à perdre rapidement leur productivité.

S’ajoute aujourd’hui, à cette contrainte naturelle, la dégradation continue du couvert végétal constamment sollicité pour la satisfaction des besoins des populations en terres de culture, en bois et en ressources fourragères pour le cheptel.

Ces deux facteurs engendrent la pauvreté et la fragilité des sols dues, essentiellement, à leur faible teneur en matière organique et à des utilisations incompatibles avec le principe de leur conservation et une pression démographique de plus en plus forte.

Ampleur de la désertification

Le niveau du processus est apprécié par plusieurs critères :

régression du couvert végétal forestier est due essentiellement à la récolte excessive de bois d’énergie et le surpâturage, les défrichements pour la recherche de nouvelles terres de cultures, les incendies qui détruisent près de 3.000 ha/an et l’urbanisation qui ronge continuellement l’assiette foncière forestière principalement dans les régions côtières pour des fins d’habitats ou touristiques.

L’érosion hydrique est intense avec des dégradations spécifiques dépassant 2.000 T/Km2/an dans les versants du Rif au Nord du Maroc, entre 1.000 et 2.000 T/Km2/an dans le pré-Rif, entre 500 et 1.000 T/km2/an dans les Moyen et Haut Atlas et moins de 500 T/Km2/an dans les autres régions.

En plus de la tendance à la diminution des infiltrations des eaux de pluies reçue sous forme d’orage et en quantité régressive qui s’accentuent ces dernières décennies par l’évaporation ascendante dans la plus part des stations, les réserves d’eau souterraines subissent une exploitation intensive essentiellement à des fins agricoles. Ce qui engendre une baisse tendancielle des capacités disponibles notamment dans les régions de Tansift et de Souss-Massa. Partout ailleurs, les récentes sécheresses ont provoqué le tarissement de nombreux puits et sources prouvant ainsi la fragilité de ces ressources.

Dans les régions du Sud et de l’Oriental du pays, l’ensablement dû à l’érosion éolienne, constitue l’une des principales manifestations de la désertification. En effet, des dizaines de petites retenues et des centaines de seguia sont mises hors d’usage après seulement une courte période de fonctionnement sous l’effet de l’ensablement. Dans ces mêmes régions, des agglomérations rurales, des palmeraies et des voies de communications souffrent également de ce phénomène.

Le problème de la salinisation et de la remontée de la nappe touche presque tous les grands périmètres irrigués ; une superficie de 37.000 ha (sur 414.000 ha étudiés) est concernée par la salinisation ou l’alcalinisation. Dans les seules provinces de Zagoura et d’Errachidia, il est estimé que 22.000 ha de terres irriguées et 5 millions d’hectares de terrains de parcours sont touchés par la salinisation qui y conjugue ses effets avec ceux de l’ensablement.

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