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Le chêne vert (Quercus rotundifolia)

Au Maroc, le chêne vert est la première essence forestière par sa surface (1.479.410 ha) et par sa production en bois de feu. Par ailleurs, ses rôles écologique et socio-économique sont partout très importants. Présent dans toutes les régions non arides du pays, il est qualifié de "ciment vivant qui relie les massifs forestiers".
La tranche altitudinale se situe entre 300 m et 2.700 m. Normalement, il occupe une place intermédiaire entre le thuya de Berbérie à la base et le cèdre ou le genévrier thurifère au sommet; mais il peut parfois former la limite supérieure de la végétation forestière comme c'est le cas dans le Haut-Atlas (Seksaoua) où le thurifère est absent.

Le chêne vert est répandu dans les bioclimats humide et subhumide, localement semi-aride, tempérés, frais et froids, sur tous les types de substrats. Ses peuplements sont très hétérogènes, mais les Chênaies vertes pures ne sont pas rares.

De par sa plasticité écologique, sa résistance aux mutilations et son grand dynamisme, il est très présent dans le quotidien des forestiers, des exploitants et des populations rurales.

 


Le chêne-liège (Quercus suber)

Le chêne-liège est endémique des pays du bassin méditerranéen occidental.

Partout, il montre encore de beaux peuplements, peut-être parce qu'il bénéficie d'une attention particulière en raison de ses nombreux services, notamment la production du liège.

Son aire au Maroc est estimée à 384.280 ha. Les principaux massifs s'observent dans le Rif, le Moyen-Atlas, le Plateau Central et la Meseta occidentale sa présence dans le Haut-Atlas est relativement peu importante. Le chêne-liège est le seul arbre qui présente encore des forêts de plaines suffisamment denses et vastes. Les subéraies de la Maâmora et de Larache en constituent les meilleurs exemples, mais pour combien de temps encore vu l'irrésistible avancement de l'anthropisation et des cultures. La Maâmora est désormais réduite à moins du tiers de sa surface potentielle.

Néanmoins, les écosystèmes à chêne-liège de la portion centrale du Rif ont été quasi-littéralement anéantis par les opérations de défrichement. Les conséquences sont catastrophiques: destruction des sols par amplification de l'érosion, dysfonctionnement du cycle de l'eau, appauvrissement de la biodiversité dans les zones perturbées.

Le chêne-liège est une essence peu longévive, dépassant rarement deux siècles. Il est assez sensible à l'action de parasites; l'insecte Lymantria dispar, tristement célèbre, est son ennemi le plus redoutable.

C'est un arbre relativement thermophile, lié aux variantes non froides des bioclimats humide et subhumide, voire semi-aride en cas de compensation hydrique (nappe phréatique ou forte humidité de l'air). Le cortège floristique des subéraies compte un millier d'espèces et sous-espèces vasculaires, dont une cinquantaine endémiques du Maroc.

 


L'Arganier (Argania spinosa)

L'arganier est la curiosité biogéographique, écologique et forestière de notre pays. Par ses qualités exceptionnelles, il est au centre des préoccupations des scientifiques, des populations riveraines, des forestiers, des touristes, .. .

Liés essentiellement à I'inframéditerranéen, les peuplements à Argania spinosa sont de loin les plus étendus, les plus originaux et les plus diversifiés au niveau de cet étage bioclimatique. Ils sont présents le long du littoral entre Safi et lfni dans la plaine du Souss et sur les flancs des parties occidentales du Haut et de l'Anti-Atlas. Ces peuplements sont généralement lâches et offrent une grande amplitude écologique puisqu'ils s'insèrent entre le niveau de la mer et 1.400 m. Des stations septentrionales très petites existent encore dans la vallée de l'oued Grou (au sud-est de Rabat) et dans les Bni-Snassène (environs de Berkane). Elles ont surtout une valeur biogéographique témoins probables d'une aire ancienne beaucoup plus vaste que celle d'aujourd'hui.

Sa superficie est estimée à 951.910 ha, deuxième surface après celle du chêne vert, mais la densité moyenne des peuplements est faible.

Du point de vue écologique, il convient de souligner les caractères xérophile et thermophile de l'espèce. Elle se développe dans le semi-aride et l'aride tempérés et chauds à condition que l'humidité relative de l'air soit suffisante. Sa capacité de profiter de l'eau atmosphérique le distingue de toutes les autres essences forestières.

Les arganeraies totalisent plus de 1.000 espèces et sous-espèces vasculaires dont environ 140 sont endémiques du Maroc. Ce cortège bien riche et assez original s'organise dans près de 550 genres et 90 familles.

La diversité des associations à arganier, celle de la topographie et celle des substrats géologiques, offrent de très beaux paysages là où les écosystèmes sont encore assez bien conservés. Les plus beaux peuplements d 'arganiers sont ceux qui cohabitent avec les populations du dragonnier marocain (Dracaena draco subsp. Ajgall) sur les falaises majestueuses bordant l'Assif Oumaghouz (Haut-Massa) dans la portion occidentale de l'Anti-Atlas. C'est d'ailleurs dans cette zone que la régénération naturelle de l'arganier se produit de façon spectaculaire.

Malheureusement, les arganeraies mutilées, à arbres torturés et sans sous-bois, s'observent sur de vastes étendues. Celles de la plaine du Souss ont beaucoup régressé, ce qui a entraîné le déclenchement des processus de désertification.

 


Les acacias (Acacia)

Au Maroc, trois "acacias" existent à l'état spontané: Acacia gummifera, Acacia raddiana et Acacia ehrenbergiana.

L'Acacia gummifera "gommier du Maroc" Arbre endémique du sud marocain, on le trouve sur les marges septentrionales du Sahara, mais surtout plus au nord dans l'aire de l'arganier et dans le Haouz.

L'Acacia raddiana  et l'Acacia ehrenbergiana  sont typiquement sahariennes. Ce sont les arbres les plus communs et les plus utiles. On estime leur superficie à 1.011.000 ha comme surface globale de ces deux acacias, mais il faut rappeler que la densité moyenne des peuplements est très faible. Leur aire s'étend sur toutes les régions au sud des Atlas depuis Lagouira jusqu'à Rissani. Les deux espèces se ressemblent morphologiquement, mais les populations riveraines les distinguent facilement et chacune porte son propre nom vernaculaire, "talh el horr" pour la première et "tahlat" ou "tamat" pour la seconde.

Du point de vue de leur structure, ces savanes sont, dans leur ensemble, de belle venue et dynamiques. Très localement, elles montrent des peuplements relativement dégradés.

 
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